Interpellation Place Saint-Pierre

Déposée le 25 mars 2019

Le quartier Saint-Pierre est en pleine mutation. Ces dernières années, sa densité a fortement augmenté : construction de plus de 150 nouveaux logements, arrivée de deux nouveaux supermarchés (The Barn et City Delhaize) en plus du Carrefour Express existant, de plusieurs artisans (chocolaterie, bistrot urbain, …), une salle de sport ou encore l’installation d’un grossiste en boissons, sur le piétonnier. Par ailleurs, le quartier est très bien desservi en transports publics, ce qui décide de plus en plus d’habitants (isolés ou même des familles) à abandonner leur voiture. En deux mots, le quartier revit et se dynamise. C’est une bonne chose. Malheureusement, la qualité de l’espace public se dégrade.

Depuis 2013, il y a près de 6 ans, les habitants se mobilisent pour rendre l’espace public sur la place Saint-pierre plus équilibré pour l’ensemble des usagers.

En 2014, dans le cadre de l’appel à projet Quartier Durable Citoyen, Bruxelles Environnement mandatait le bureau d’experts Espace Mobilité pour réaliser, avec les habitants et commerçants, un constat partagé et proposer des améliorations. Parking sauvage, passages piétons non-conformes et dangereux et manque de verdure étaient déjà identifiés comme principaux griefs.

En mars 2015, les propositions d’amélioration ressorties de ce processus participatif étaient présentées à la Commune et à la Région (puisqu’il s’agit d’une voirie régionale). Ces propositions étaient équilibrées : tant pour les habitants (amélioration du cadre de vie), que pour les commerces (via par exemple du stationnement à courte durée pour les clients en voiture). Les autorités étaient d’accord avec les constats présentés. Elles indiquaient qu’il n’y avait pas de budget pour un réaménagement global, mais qu’il devait être possible de faire des améliorations à court terme et à peu de frais.

Un an plus tard, en août 2016, voyant que la situation se dégradait et vu l’augmentation des plaintes des riverains, la Commune prenait des mesures relatives au parking sauvage, aux incivilités et à la propreté, dans le cadre de ses compétences . Dans le même temps, la Commune demandait à Bruxelles-Mobilité d’empêcher la circulation automobile sur le trottoir allant du Ladbrokes à la pharmacie.

Bruxelles Mobilité débutait les travaux en ce sens, le 2 octobre 2017. Cependant, elle décidait de les suspendre le même jour en raison, nous citons le ministre Smet, d’« interventions d’un certain nombre de commerçants nerveux ».

Peu de temps après, Bruxelles-Mobilité mandatait le bureau spécialisé en conception d’espaces publics Arter pour lancer un nouveau processus participatif (le deuxième, donc). Au cours des 4 réunions publiques début 2018, riverains, commerçants, association d’automobilistes, de cyclistes, école, Bruxelles-Mobilité et le service mobilité de la Commune ont pu exprimer leurs remarques, leurs attentes et formuler des propositions. En avril 2018, le bureau Arter présentait le projet de consensus pour réaménager la place.

En juin 2018, la commune annonçait aux riverains via un toute-boîtes le début des travaux pour octobre 2018. Ces travaux « court terme » se limitaient à sécuriser les passages pour piétons, à empêcher le parking sur les trottoirs, à délimiter clairement la zone de livraison et à améliorer les espaces verts. C’était une belle avancée.

Malheureusement, il n’y a pas eu de travaux et la situation ne cesse d’empirer, en particulier sa partie nord. La place ressemble désormais à une grande plateforme de logistique, de stockage et de stationnement illégal. Faut-il rappeler que lors de sa conception et de son aménagement initial, des potelets empêchaient toute voiture ou camionnette de rouler ou stationner sur les trottoirs ? Au fil du temps, les potelets ont été arrachés et jamais remplacés, avec le résultat que l’on connaît aujourd’hui. Des images parlant mieux que des mots, nous joignons à cette interpellation un ensemble de photos témoignant d’un espace public où la loi n’est plus respectée, où la sécurité des piétons, des PMR et des cyclistes est clairement mise en danger, où l’air devient de moins en moins respirable et où la qualité de vie des habitants s’est fortement détériorée.

Dernier élément en date, le Cabinet du Ministre Smet indiquait en novembre 2018 qu’une réunion de coordination avec la commune devait se tenir avant la fin de l’année 2018.

Sur base de ces constats, pouvez-vous nous indiquer :

• Quels sont les résultats de cette réunion de coordination entre la commune et la région ? Quels éléments bloquent les travaux prévus ?

• Quelles sont les mesures envisagées par la commune dans son domaine de compétences à savoir la mobilité, la lutte contre le parking sauvage, l’occupation des trottoirs, la politique de stationnement et la sécurité des piétons et cyclistes ?