Un trimestre pas comme les autres

Mars 2020

Les trois premiers mois de 2020 n’ont pas été d’une très grande activité au Conseil Communal. Les réformes nécessaires avançaient déjà très lentement. Et à cause du Covid-19, des projets vont devoir être reportés. On perd un temps précieux car les urgences climatique, écologique et sociale sont toujours bien présentes.

N’est-ce pas reculer pour mieux sauter? Je le pense. Il faut saisir cette « opportunité » du choc économique pour en faire une véritable “rupture” dans nos modes de vie. Les autorités vont démarrer des plans de relance économique. Profitons-en pour orienter ceux-ci vers la transition écologique.

Le monde d’après Covid-19

A mon sens, il faut continuer, au niveau local, à militer pour (1) un large plan communal « nature en ville », (2) une politique ambitieuse de mobilité, (3) un réel investissement dans nos infrastructures (au travers du futur plan climat) et (4) une aide ciblée aux entrepreneurs qui s’investissent dans la transition écologique, économique et sociale, surtout au niveau local. 

La crise a démontré combien il était utile d’amplifier la présence de la nature en ville. Un grand plan de débitumisation (lire plus sur le sujet) pourrait facilement créer 4 à 6 emplois pendant 3 ans, embellir la ville et préparer Etterbeek à des périodes d’extrême chaleur. Ce plan pourrait être amplifié par de réels partenariats avec les associations de riverains. Les exemples de Greenthieffry (lien) ou de la Ville de Bruxelles (lien) sont à souligner. A Etterbeek, les habitant.e.s peuvent végétaliser leur façade, leur trottoir ou les pieds d’arbre (pour le mode d’emploi, c’est par ici (lien)), mais cet insuffisant. La commune doit investir massivement et rapidement pour changer la ville.

Pour la mobilité, le confinement a démontré les effets positifs de la réduction du trafic automobile sur les habitants : absence de bruit, baisse significative des particules, sentiment de sécurité pour les piétons et vélos,… L’investissement massif dans les infrastructures routières (pour sécuriser et donner plus de place aux piétons et vélos) doit être au cœur du plan de relance. A très court terme et dès la sortie progressive du confinement, des aménagements éphémères peuvent facilement être mis en place : pistes cyclables temporaires, élargissement de zones piétonnes (protégées par de gros bacs de fleurs ou blocs de béton), … Pas besoin d’attendre des investissements. 

L’après-Covid 19 doit être synonyme de soutien aux entrepreneurs qui s’engagent dans la transition écologique. Vu les effets dévastateurs du confinement pour le commerce et les entreprises locales, il me paraît utile de supprimer toutes les taxes communales sur l’activité économique. Il faut aussi privilégier le commerce local et les circuits courts en accordant un supplément communal aux bénéficiaires des primes régionales « Good Food » (label alimentation durable), « Entreprises Eco-Dynamique »s (réduction d’impact environnemental) et « Be Circular » (appel à projet pour l’économie circulaire). Objectif : concentrer ces aides vers des activités durables.

Retour sur les dossiers du trimestre passé

Enfin, je souhaiterais revenir sur 3 dossiers.  

Au niveau urbanisme, notons l’interpellation du groupe Ecolo-Groen sur un bâtiment public vide depuis… 26 ans (oui, vous avez bien lu “public”, on ne parle pas d’un promoteur privé). Il existe rue du Clocher un grand bâtiment vide de la Vlaamse Gemeenschap Commissie. En savoir plus: lien. Ce qui me chagrine le plus, c’est l’absence quasi totale de collaboration entre Commune et Région.  

La piste cyclable de l’avenue de Tervueren (entre Merode et Montgomery) est toujours en discussion entre la Commune d’Etterbeek et la Région (Bruxelles Mobilité). J’ai reçu peu d’information sur les raisons du blocage mais chaque fois que je pose la question, on me demande de patienter. Le dossier devait aboutir en mars 2020. Nous sommes fin avril. J’espère pouvoir en dire plus dans mon prochain bilan trimestriel. Pour en savoir plus : lien 1 et lien 2.

Enfin, dans le domaine du commerce local, le Collège etterbeekois a voulu en février dernier (donc bien avant le Covid-19) aider les commerçants. Bonne idée en soi. Mais en pratique, il s’agit d’une prime de 1000€ pour tous, sans distinction et sans réels critères d’attribution… 1000 €, un montant dérisoire pour les commerçants fragiles ou en démarrage, mais bien trop élevé pour les commerces déjà florissants.  Bref une politique de saupoudrage sans réelle vision de ce que doit être le développement économique local. Je déplore cet acte manqué, à corriger au plus vite dans le plan de relance post Covid-19…

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